lundi 26 mai 2008

"Je suis plus vivant que je crois"

J'avais envie depuis longtemps de faire cette note… Elle est pas franchement drôle, certes, mais il ne s'agit pas là d'un appel ou quoi, juste des sentiments que j'ai envie de partager…

Lorsque j'ai un coup de mou, fatigue, stress, relâchement de pression ou n'importe quoi, j'ai comme un signal d'alerte. À chaque fois, je pense à mon père et ça me fait pleurer.
Non pas que je pense à lui sans ça. je pense beaucoup à lui, tous les jours, je pense. Souvent, c'est un chouette souvenir, je me rappelle d'épisodes que j'ai vécu avec lui, de chose qu'il a dites ou qu'il aurait pu dire. Souvent, ça me fait sourire, ça me fait même chaud au cœur, car il y habite toujours un peu et tant que j'y pense, il vivra toujours.

Mais parfois c'est différent, pour un rien : une nouvelle qui l'aurait intéressé et qui m'aurait fait me précipiter sur mon téléphone pour la lui dire, ou alors c'est lui qui m'aurait appelé. Par exemple samedi soir… Quand Lyon a gagné la coupe de France, il m'aurait appelé. Il m'aurait dit "non mais tu te rends compte, ils ont gagné la coupe, depuis le temps…", on aurait rigolé de ça, on se serait souvenu quand il m'emmenait au stade alors que Lyon essayait vainement de remonter en 1ère division, que le stade était grand et vide. Le lendemain on achetait le Progrès, pour voir ce que les journalistes "professionnels" avaient pensé du match (que nous trouvions forcément merveilleux, le choc de D2, imaginez, Lyon - Louhans-Cuiseaux !), quelles notes ils avaient mises et à quel joueur (bien sûr que Lemasson, c'est le meilleur gardien du Monde, que N'Gotty, c'est une perle, qu'il faut pas qu'il parte…).
Mais là non, pas la peine d'appeler (même si je me souviens toujours du numéro de téléphone…), personne au bout du fil… Ben là ça manque. Carrément.
C'est dans des moments comme ça, pas importants, qu'on ressent cette absence.

Parfois c'est un détail dans un film de merde patenté. Oui, cette scène là dans Armageddon (j'avais prévenu…) à la fin où le colonel je-sais-plus-qui vient se présenter à la fille de Bruce Willis (vous vous souvenez qu'il meurt à la fin) pour avoir l'honneur de la rencontrer. Toutes proportions gardées (mon père n'a pas sauvé la Terre), j'ai vécu la même scène à son enterrement : des collègues voulaient me rencontrer parce qu'il leur avait parlé de moi. C'était touchant comme pas possible. Je revois la même scène dans ce film et je me décompose. Littéralement.
Bien sûr, la pression est retombée, beaucoup de choses sont arrivées à échéance, on est plus fragile.
Mais je pensais pas que je réagirais encore comme ça, 6 ans après…

Mais faut pas s'inquiéter, hein, ça ira mieux demain… Peut être même tout de suite…

Et devinez ce que mon ordinateur a la facétie de me passer en musique ?

Come on, sing with me and the Monty Pythons :
"Always look on the bright side of life…"

I WILL

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Message très émouvant. Je crois que c'est un sentiment que l'on doit épprouver encore pendant lgt quand on a eu le malheur de perdre un être cher.

Je suis sur que le moral doit aller mieux maintenant.

Pour finir sur une note plus rigolote, à la lecture de ce message, je me rends compte que j'ai fait une partie de mes études avec l'équivalent français de Liv Tyler (la fille de Bruce Willis). Tu pourras me la présenter ? ; )