dimanche 25 mai 2008

De l'imposture et du journaliste

Dimanche matin normal : Téléfoot, France 2 Foot, surtout que bon, hier, Lyon a gagné la coupe de France et que j'ai pas vu le match alors j'étais bien obligé de tout regarder (au passage, je m'invente toujours des excuses pour les regarder, semaine après semaine…) !

Bref, résumé du match, joli but de Govou, on a gagné (même si, dixit le partant Coupet, "c'est un peu un hold up !").

Et ensuite… ?

Et ensuite "en direct de la Gare de Lyon où l'équipe de l'OL s'apprête à prendre son train, quai n°23" et là on voit un journaliste en train d'interviewer des joueurs fatigués (la nuit fut courte) rentrant à Lyon pour présenter la coupe aux supporters.
Bizarre, déjà, l'intérêt de ce direct du quai 23 de la Gare de lyon (oui, le numéro du quai, c'est mieux de l'annoncer, ça fait plus vrai), mais plus bizarre encore que ce direct. BIzarre aussi l'ordre des interviews : Coupet le partant, Juniho le capitaine et enfin Aulas le président. Le hasard des rencontres sur un quai de gare fait franchement bien les choses.
Vous savez, sur les quais de la gare, ben il y a des horloges, pour que les gens sachent pendant combien de temps encore ils peuvent s'embrasser. Sauf que là, l'horloge, je la vois bien derrière le journaliste et, si je suis dingue des cartes (voir message d'hier), j'ai un sérieux passé avec les horloges aussi (on va dire que j'ai appris à compter avec horloges et calendrier quand j'étais en maternelle) et donc, par habitude, je regarde l'heure de l'horloge.… 11h40… Tiens donc, 11h40, mais France 2 Foot ça commence pas à 12h05 (oui, je sais l'horaire exact, no comment please, c n'est pas de ça qu'on parle ! ;p ) ? Et là je regarde l'heure à ma freebox -donc exacte de chez exacte, on rigole pas avec l'heure, chez free- et il est 12h20.
Avant de tirer à boulets rouges sur l'intégrité journalistique, je me dis qu'il faut vérifier mon info. Comment la vérifier ? L'horloge peut être cassée et donc n'indiquer que la même heure tout le temps (hypothèse assez improbable pour une gare, mais bon…). Je reste donc attentif devant ce reportage ultra important (mauvaise excuse, je sais…) et là, c'est indubitable, l'horloge a bougé : elle est vivante !
Et donc je peux tirer à boulets rouges…
Pourquoi prétendre à un reportage en direct alors qu'il est en différé ? Quel intérêt ? Je ne comprends pas…
Mais ce que je comprends bien, c'est que s'il s'agit là d'un détail, ce genre de petits mensonges me semblent mettre en danger cette profession de journaliste. Pour moi, être journaliste, c'est dire la vérité, en premier lieu. Enfin, dire la vérité telle qu'elle est là au moment ou on l'obtient, car la vérité est fluctuante, tout le monde le sait. Là, on cherche juste à faire du spectacle, à en mettre plein la vue pour le plaisir d'en mettre plein la vue… Mais l'info spectacle, c'est pas de l'info !
Pourquoi ne pas avoir lancé le reportage en précisant qu'il a été enregistré (et même légèrement monté… France 2, il sont les meilleurs monteurs du monde, ils montent à la volée, en direct, et avec des coupes parfaites tant au niveau de l'image, du son que dans la pertinence des images choisies. C'est ça le service public, coco !) ? Ca ne changeait rien, et voilà, on disait la vérité, et moi je m'évitais la rédaction de ce long message d'indignation…

Et de regretter la disparition d'Arrêt sur Images…

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