mercredi 12 novembre 2008

Grève du 20 novembre

Jeudi prochain, le 20 novembre, journée d'action à l'Éduation nationale.
Je me demande quel va âtre le traitement de cette grève dans les médias, mais je ne l'imagine que trop bien : des parents outrés par la grève de l'enseignant de leur enfant, d'autres réjouits de la mise en place du Service Minimum d'Accueil (SMA dorénavent, c'est plsu court), et pas un mot sur nos revendications…
Je tiens de suite à préciser qu'il ne faut pas se tromper de combat : la plupart des enseignants ne perdent pas une journée de travail pour le plaisir (pour info, c'est près de 80€ sur mon salaire de débutant, ce n'est pas rien), mais bien pour défendre, ou à tout le moins essayer, une certaine idée du service public d'éducation, au service des élèves.

Ceux qui m'ont dans leurs contacts MSN ou Gtalk savent déjà que je serai gréviste.

Je le serai pour plusieurs raisons

- la suppression des Réseaux d'Aide Spécialisés aux Élèves en Difficulté (RASED). J'en ai déjà parlé, mais c'est maintenant chose certaine : ils sont voués à disparaître au profit de l'aide individualisée. C'est très dommageable car ces RASED sont composés de professionnels qui savent aborder l'échec et ses causes, en petits groupes afin d'individualiser cette aide à chaque élève. Les enseignants spécialisés du RASED vont donc se retrouver dans des écoles difficiles à faire cours "comme les autres" et ne seront plsu disponibles pour tous les ensignants. L'école perd un biais qui lui permettait de faire face à l'échec scolaire avec efficacité dans de nombreux cas…

- la mise en danger de l'idée même d'école publique. Nous sommes dans une politique de réduction des coûts et d'effectifs. Pour moi, il est évident qu'un meilleur service public devrait tendre à diminuer le nombre d'enfants par classe et améliorer les conditions d'exercice pour tous. Cette année, les recrutements par concours sont en baisse (comme toutes les années précédentes) . Les postes de titulaires remplaçants (enseignants chargés d'intervenir dna sles écoles dans lesquelles un enseignant est malade ou absent) sont directement menacés. Il est prévu la création d'une agence gérant les remplacements à partir de 2009. Ca signifie que les profs absents seront remplacés par des personnes non formées gérées par une agence privée. Si l'État doit payer chaque remplaçant au pro rata de ses interventions, il y a fort à parier que les petits remplacements (ceux inféreiurs à 2 semaines) ne seront pas pourvus, les élèves incités à rester chez eux ou répartis dans les autres classes, augmentant ainsi la charge des collègues. Le seul point positif que je vois dans ces agences, c'est qu'elles seront une alternative intéressante pour qui veut changer de département d'affectation. [Changer de département, signifie obtenir un droit de sortie de son département d'origine, et un droit d'entrée dans celui de destination. Bien souvent, ça ne marche pas les premiers coups, même dans des cas de rapprochement de conjoint. Les collègues décident alors de déménager tout de même et se mettent en disponibilité sans salaire. J'imagine que ces futures agences de remplacement seront friandes de ce public là, ce qui permettra de partir d'un département sans subir une perte de traitement trop importante ! Je suis près à partir n'importe où, du coup !]

Pour terminer là dessus, il me semble que nous sommes en train de voir naître une véritable école à 2 vitesses, un peu sur le modèle anglo saxon. D'un côté une école privée performante, bien équipée mais payante, de l'autre une école publique ouverte à tous, mais pauvre, en manque de moyens et de personnels.

J'espère juste que je me trompe. Je crois fermement que l'école publique doit se fixer le but de former des citoyens pensants et agissants (je m'inspire beaucoup de John Dewey - qu'il faudrait que je lise un jour, tout de même !). De ce point de vue là, nous sommes en pleine débâcle, avec la mise en place de nouveaux programmes qui insistent sur la récitation et un manque de moyens, notemment humains, qui va se faire de plus en plus sentir…

TOUS EN GRÈVE LE 20 NOVEMBRE !

5 commentaires:

Anonyme a dit…

a part faire chier les parents qui travaille je crois que c'est le but sinon faite la greve le mercredi ou pendant vos trois mois de vacance .
N'obliger pas les parents a payer une nounou ou de prendre 1 journe.
Car les 80 euros que vous perdez vous les faite perdre a des personnes qui en on besoin et qui sont obliges EUX

Anonyme a dit…

Ma grève à moi c'est le 25 mais on est solidaires

Anonyme a dit…

Pourquoi les instits ne font jamais greve pendant les grandes vacances ??

Anonyme a dit…

Bonjour personnellement ma fille est dans une école privée, les profs du privé sont plus impliqués a mon avis que ceux du public, bon je vais pas dire que ceux du public sont nuls ils n'ont pas les mêmes moyens parait il...
Mais lorsque je vois les profs de ma fille qui sont présents le samedi au collège pour les portes ouvertes alors que ceux du collège public ou elle aurait du aller ont fait la porte ouverte un vendredi parceque le w end c'est repos... faut se dire bonjour la motivation... en plus lorsque l'on souhaite avoir un rendez vous avec eux comme par hasard ils n'ont pas leur agenda...
Donc quand on voit tout ca le choix est vite fait... dommage que certains profs paient la flemmardise de certains autres,car je pense que la majorité n'en sont pas moins compétents..

rampa a dit…

Bon, je vais répondre en vrac aux 3 anonymes.

Les vacances sont indéniablement un des avantages du métier. Si vous en voulez autant, devenez enseignant ! Mais attention, il n'y a pas que des avantages, non plus ! Pour commencer, on ne compte pas ses heures (nous ne sommes pas les seuls, je sais), mais la plupart d'entre nous fait plus que ses 35 heures/semaine, beaucoup plus même. Ensuite, nos deux mois de vacances d'été ne nous sont pas payés ! Nous sommes effctivement payés 10 mois de travail, répartis sur 12. La paye, ramenée à notre niveau d'étude n'est pas bonne (de tous mes amis á bac + 5, je suis celui qui gagne le moins...).
Je ne cherche pas à me plaindre, mais le choix de ce métier se fait le plus souvent dans une idée de service. Ce qui explique une certaine crispation alors même que notre hiérarchie nous enlève les moyens de faire ce métier correctement.
Faire grève pendant les vacances ? A quoi cela servirait-il ? Je regrette profondément que, dans notre pays, le dialogue social ne se fait qu'un fois comptée la force de mobilisation et de nuisance des travailleurs... Mais ça marche comme ça ! C'est comme si la Poste continuait d'acheminer le courrier tout en se mettant en grève : comment seraient-ils écoutés ?
Je suis désolé et conscient des problèmes que la grève ne manque pas de poser aux familles. Nous espérons -et je sais que c'est souvent le cas- qu'elles comprennent que nous nous battons pour le bien de leurs enfants et donc pour celui d'exercer au mieux notre profession.
Pour le dernier anonyme, je suis profondément désolé que votre expérience malheureuse avec un enseigant vous fasse juger aussi durement tous les autres. Comme partout, il y a des professionnels consciencieux et d'autres moins. J'espère néanmoins que vous avez choisi le privé sur d'autres critères aue le seul rejet du public. Mais je dirais que tant que votre enfant s'y retrouve, c'est tout ce qui compte !