mardi 8 mai 2007

Une autre chanson…


Bon, je vais pas m'étaler sur mon dégout total du résultat de dimanche soir…

Prévisible peut être, cette défaite n'en est pas moins incompréhensible… Un taux de participation record pour élire une personnalité qui n'a pour unique ambition de prendre le pouvoir à son profit propre et celui de ses amis (Bouygues, Lagardère et autres…), de gouverner à la faveur des plus riches d'entre nous.

Il ne me semble pourtant pas que plus de 20 millions d'électeurs soient subitement devenus nantis, alors qui , mais qui vote Sarkozy ?

Enfin bon, pas la peine d'épiloguer des heures, il sera notre président pour au moins les 5 prochaines années… Je ne peux que lui souhaiter d'appliquer son programme à la lettre : il nous promets de belles luttes et ce sera peut être la meilleure façon de le virer dans 5 ans… Putain, 5 ans !

Sinon, je souhaitais aussi rendre compte de l'étrange ambiance qui règne par ici depuis dimanche soir…

Je me souviens en 1995, lors de l'élection de Chirac… J'étais à Lyon, triste déjà, mais je me souviens que des gens étaient heureux, débaroulaient à toute blinde dans leurs voitures, klaxonnaient et criaient. Une France faisait la fête, l'autre rentrait la tête dans ses épaules, quoi de plus normal dans le jeu démocratique en sorte ?

Ce dimanche 6 mai 2007, c'est différent… Pas de klaxons, pas de fête (hormis dans les lieux labellisés UMP), comme si une chape de plomb nous était tombée sur la tête, alors que nous aurions certainement dignement fêté l'élection de Ségolène Royal. Différentes mentalités ? Peur d'une France pas très fière d'avoir voté pour le sortant ? Peur d'échauffourées promises tout au long de la journée par les médias ?

Des échauffourées, il y en eu : tout le monde était là pour ça. Les journalistes en direct des "quartiers chauds" précisant que "pour l'instant, rien n'est à signaler… Ah si, là, une voiture en feu, dans le lointain", les CRS déployés en nombre hallucinant et quadrillant la ville, coursant 200 manifestants, flashballs chargés, venus seulement crier leur déception…

Hier, j'étais dans "notre" pub du lundi soir, l'Albion pour son quizz hebdomadaire (remporté d'ailleurs…). Dans la rue Sainte Catherine, des heurts opposent manifestants (ou plutôt casseurs…) et CRS. À travers de la fenêtre du pub, on voit des volutes de gaz lacrymogène s'élever lentement dans le ciel nocturne lyonnais.
Plaisirs des yeux ? Pas sûr du tout… On reste un peu plus longtemps dans le bar, voies respiratoires et yeux irrités pour finalement sortir.
Au menu, poubelles incendiées, conteneurs de verre à recycler renversés, les accès à la place des Terreaux fermés par les CRS, flashballs et lance grenade prêts, appareil photo du gars des RG apprêté aussi…

Drôle d'ambiance… Bienvenue à Sarkoland !

Pour terminer cette longue note, la chanson promise, puisque nous ne sommes pas encore au temps des cerises (mais au temps des noyaux, pour paraphraser l'éditorial de Laurent Joffrin du Libé d'hier…) :

Le Chant des Partisans
Texte : Maurice Druon et Joseph Kassel. Musique : Anna Marly
1943

Texte original en russe d'Anna Marly puis adapté en français

Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?
Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c'est l'alarme.
Ce soir l'ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes.

Montez de la mine, descendez des collines, camarades !
Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades.
Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite !
Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite…

C'est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères.
La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère.
Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rèves.
Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève…

Ici chacun sait ce qu'il veut, ce qu'il fait quand il passe.
Ami, si tu tombes un ami sort de l'ombre à ta place.
Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes.
Chantez, compagnons, dans la nuit la Liberté nous écoute…

Ami, entends-tu ces cris sourds du pays qu'on enchaîne ?
Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines ?

1 commentaire:

Anonyme a dit…

J'ai eu le même sentiment que toi le soir du 2° tour. Et je pense que ça va être pareil dimanche soir !!
On va morfler pendant 5 ans. Mais il faut tout faire pour que dans 5 ans, on mette l'UMP et Sarko au poubelle de l'histoire.
Pour cela, j'espère que le PS va enfin devenir intelligent et se rapprocher du MoDem.
"Quand les blés sont sous la grêle/ Fou qui fait le délicat/ Fou qui songe à ses querelles/ Au coeur du commun combat." Louis Aragon, "La Rose et le Réséda" ("Celui qui croyait au ciel/ Celui qui n'y croyait pas")